img Le mort vivant  /  Chapter 2 Où MAURICE S'APPRêTE à AGIR | 12.50%
Download App
Reading History

Chapter 2 Où MAURICE S'APPRêTE à AGIR

Word Count: 5696    |    Released on: 06/12/2017

le train de Londres, à la gare de Bournemouth. Le temps, suivant l'affirmation du baromètre, était ?variable?, et Joseph portait le costume adapté à cette

d'oranges et le pain non grillé! Mettez-vous au lit tous les soirs, à dix heures trois quarts, et (s'il vous pla?t) habillez-vous de flanelle hygiénique du haut en bas! A l'extérieur, la fourrure de martre me para?t indiquée! N'oubliez pas non plus de vous procurer une paire de bottines de la maison

jusqu'aux genoux dans l'inévitable pelisse en fourrure de martre. Les employés même de la gare de Bournemouth pouvaient reconna?tre, dans ce vieux monsieur, une créature de sir Faraday, qui, du reste, envoyait tous ses patients vers cette villégiature. Il n'y avait, dans la personne de l'oncle Joseph, qu'un seul indice d

urice, au lieu de s'absorber dans sa querelle, s'était penché un moment à la portière de son wagon, l'histoire qu'on va lire n'aurait pas pu être écrite. Maurice, en effet, n'aurait pas manqué d'observer l'arrivée sur le quai et l'entrée dans un compartiment voi

reprenant une discussion qui n'avait pour ainsi dire pas ce

une obstination mêlée d'amertume. J'ai le dr

Maurice, pendant le déjeuner, avait remis à son oncle pour qu

nt! Mais il n'y a pas jusqu'aux vêtements

mela Jean. Vous commencez à

uis résolu à ne plus tolérer ce manque d'égards! Vous êtes une paire de jeunes dr?les extrêmem

it l'aima

ordination de son oncle l'avait tout bouleversé; et les dernières paroles du vieillar

Nous verrons à régler tout cel

ains tremblantes, il ouvrit un numéro du Mécanicien anglais, e

oup si rebelle? songeait son neveu. Voilà, en

llait sur les anecdotes soi-disant comiques du Lisez-moi! et Maurice, qui roulait dans sa tête tout un monde de ressentiments, de soup?ons, et d'alarmes. C'est ainsi que le train dépassa la plage de Christ-Church, Herne avec ses bois de sapins, Ringswood, d'autres stations encore.

ation inévitable. Actuellement, notre vieux gentleman était entre les mains de sir Faraday Bond; vêtu de drap à ventilation, et expédié en villégiature à Bournemouth; et il retournait à Londres, sa villégiature achevée, pour rendre compte de sa conduite à l'éminent praticien. C'était un de ces vieux Anglais banals et monotones que nous avons tous vus, cent fois, entrer à la table d'h?te où nous mangions, à Cologne, à Salzbourg, à Venise. Tous les directeurs d'h?tels de l'Europe connaissent par leurs noms la série complète de ces voyageurs, et cependant si, demain, la série complète venait à dispara?tre d'un seul coup, personne ne s'aviserait de remarquer son absence. Ce voyageur-là, en particulier, était d'une inutilité presque désolante. Il avait réglé sa note, à Bournemouth, avant de partir; tous ses biens meubles se trouva

. Des femmes hurlaient, des hommes sautaient sur le rebord de la voie; les employés du train leur criaient de rester assis à leurs places. Et puis le train commen?a lentement à re

tes. Et le fait est que, lorsqu'il revint à lui, il gisait sur le sol, avec un vilain ciel gris au-dessus de sa tête, qui lui faisait affreusement mal. Il porta la main à son front, et ne fut pas surpris de constater qu'e

urice aper?ut les restes du train de Bournemouth. Les débris de l'express descendant étaient, en majeure partie, cachés derrière les arbres; mais, tout juste au tournant, sous des nuages d'une vapeur no

ui, et d'une paleur effrayante. ?Mon pauvre vieux! mon pauvre copain!? se dit-il, retrouvant je ne sais où un vieux terme d'école. Après quoi, avec une tendresse enfantine, il prit dans sa main la main de son

!? s'écria Maurice. Et les deux jeunes gens s'aidèrent l'un l'autre à se reme

groupe de personne

blême était tout baigné de sueur, et, qui, à la fa?on dont

omme, après avoir haussé les épaules

ore plus besoin que vous! Et puis, après cela, venez avec nous! Il faut que tout le monde nous aide! Il y

nés que Maurice, sous l'influence vivifiante du co

cria-t-il. Et

fourré? Il ne doit pas être loin! J'espère

dit Maurice, d'un ton tout par

udain, i

gémit-il, en montra

les deux machines continuaient à vomir de la fumée avec un vacarme assourdissant. C'était une partie de la voie où le médecin et sa suite n'étaient pas encore parvenus. Le sol, surtout à la marge du bois, était plein d'aspérités: ici un fossé, là une butte surmontée d'un buisson de gen

gens n'avaient pas besoin de reconna?tre le visage. Le crane chauve parsemé de rares cheveux blancs, la pelisse de martre, le drap à ventilation, la flanelle hygiénique,-tout, jusqu'aux bottines d

e véritable émotion. Je donnerais bien dix livres po

stinée. Il avait été volé de 7.800 livres pendant qu'il était un orphelin en tutelle; il avait été engagé par force dans une affaire de cuirs qui ne marchait pas; il avait été encombré de Miss

-le par les pieds; il faut que nous le cachions dans le

! s'écria Jea

saisissant le cadavre par les épaules.

ert, et, un peu plus loin, dans une clairière sablonneuse, ils déposèrent leur

u comptes en fai

turellement! ré

de poche, et commen?

à rien avec ton coute

, misérable couard, hurla Mauri

t Jean; mais il ne sera pas dit qu'o

n posture d'ai

de la part de Maurice, et à peine si le fossé avait huit à neuf pouces de profondeur. Dans ce fossé, le corps fut plongé, tant bien que mal; le sable fut entassé par-dessus, et puis d'autre sabl

rice lui-même n'en pouvait plus. Et, pareils à deux loups,

t de notre mieu

ut-être auras-tu l'obligeance de

ne le comprends pas de toi-même, je

pporte à la tontine! répliqua Jean. Mais je te dis qu

est mort! cria Maurice. Je le sais;

Joseph est mort

si je ne le veux pa

man soit mort! En ce cas, nous n'avons qu'à dire

tout prêt, mais avec la date en blanc. Que nous révélions seulement l'affaire qui vient d'arriver, et je te parie que, dans deux jours, nous apprendrons la mort de l'oncle Masterman! Oui, mais écoute bien

la loi, dans tout

le courage d'obéir à sa conscienc

Supposons que l'oncle Masterman soi

ement mourir un jour. Tant que l'oncle Joseph vivait, il devait, lui aussi, finir par mourir un jour: tandis que, maintenant, nous n'avons

naison! soupira Jean. Mais, tu sais, mon pauvre

! s'écria Maurice. Je possède la plus belle col

des cuirs! suggéra l'autre. Tu ne p

rquable de son empire sur soi: il laissa passer l'all

ous, à Bloomsbury, nous serons hors d'embarras. Nous l'enterrerons dans la cave, qui para?t avoir été faite expre

pas le laisser i

rien de ce pays-ci! Ce bois est peut-être un lieu de promenade favori des amoureux. Non, ne rêve pas à ton tour, et songe avec m

es, tandis que l'essentiel était d'expédier le corps à Londres sans que personne e?t soup?on de rien. Jean proposa, timidement, un baril à bière; mais les objections étaient si patentes que

u mois! Le locataire d'une villa peut acheter une caisse d'emballage sans qu'on s'avise de s'en étonner. Et puis, suppose que nous louions la maison aujourd'hui même, que, ce soir, j'achète la caisse, et que, demain matin, dans une charrette à bras que

para?t faisable

ce. Ce ne serait pas à faire, de garder nos vrais noms! Que pensera

rendre le nom pour toi, si cela te pla?t! Quant à moi, je m'appellerai Vance,

donc que nous jouions une pantomime pour nous amuser?

Cela vous donne tout de suite une allure artiste! Pour toi, tu peux t

de théatre! supplia Maurice; il y a

ables! répondit Jean. Je me suis mis en tête

effort échouerait contre l'obstination de so

Jean, le seul original Georges Vance! En

effroyablement sourd, qui se trouvait disposer d'une maison à louer. Cette maison, située à environ un kilomètre et demi de tout voisinage, leur parut si appropriée à leur besoin qu'ils échangèrent, en l'apercevant, un coup d'?il d'espérance. A être vue de plus près, cependant, elle n'était pas sans présenter quelques inconvénients. Sa position, d'abord; car elle était placée dans le creux d'une fa?on de mar

un rabais, signala au vieux cha

si vous ne savez pas dormir à deux dans le même lit, vo

e, il n'y a pas d'eau! Comm

en tapant, de sa grosse main noire, sur un baril vide installé près de la porte.

séance tenante, et, une heure après, on aurait pu observer les frères Finsbury rentrant dans leur aimable cottage, avec une énorme clef, symbole de leur location, une lampe à alcool, qui devait leur servir de cuisine, un respectable carré de porc, et un litre du plus mauvais whisky de tout le Hampshir

e matériel d'emballage était là, au complet! A défaut de paille, les couvertures du lit pourraient fort bien servir à caler l'objet dans le baril; aussi bien ces couvertures étaient si

n allait-il consentir à demeurer seul dans le cottage? Ma

, et attaquèrent le carré de porc. Maurice triomphait de sa conquête du couvercle; et le Grand Vance se plaisait à app

n. Je t'avais toujours dit que c'était un bar

audra que tu restes ici jusqu'à ce que je t'aie fait signe! Je dirai que l'oncle Joseph se repose à l'air reconstituant de la Fo

e Jean s

de ?a, hein! Tu n'as qu'à rester toi-

gissait. Co?te que co?te, il fal

! Si je réussis, nous aurons chacun vingt mille livres à placer en ba

n. Qu'arrivera-t-il en ce cas? Quelle

! déclara Maurice, après une longu

penses sont pour toi, et pour moi la moitié du profit

acher et ne se contenait plus que malaisément. Hé! mais tu

Grand Vance; mais cela, c'e

les risques, je paie tous les frais, je te donne la moitié des bénéfices, et tu refuses de t'im

t pas sans faire quelque impr

soit en vie, et qu'il vive encore dix ans: est-ce qu'i

ciliant. Je te demande seulement un mois, au maximum. Et si l'oncle Ma

-je pas y filer tout de suite? Qu'est-ce qui t'empêcherait de dire

pas de folies! r

e toi! Cette maison est une vraie étable à porcs, et si lugubre, et s

dit que pour obtenir un rabais! En vérité, maintenant qu

mit la victime. Pourrai-je

la tontine mérite un léger sacrifice, d

t-il avec un profond soupir, aie soin de m'envoyer régulièrement le Lis

la bouteille de whisky; et, d'abord, Jean accueillait avec joie cette diversion. Mais le plaisir de la diversion fut de courte durée. J'ai dit déjà que ce whisky était le plus mauvais de tout le Hampshire; ceux-là seuls qui connaissent le Hampshire pourront apprécier l'exacte valeur de ce superlatif; et, à la fin, le Grand Vance lui-même,-qui n'était cependant pas un connaisseur,-ne trouva plus le co

l. Personne n'en serait capable! Toute ton affaire es

eu favori de Jean (les autres lui paraissant trop intellectuels), et il y jouait avec autant de chance que de dextérité. Le pauvre Maurice, au contraire, lan?ait mal les sous, ava

e avec la tontine devant les yeux, c'était la limite de ce qu'il pouvait souffrir. Il promit de p

re au travail. Le baril à eau fut vidé, roulé devant le feu de la cuisine, soigneusement séché; et l

Download App
icon APP STORE
icon GOOGLE PLAY